Du Speakeasy par Daido Moriyama
6 août 2021 Rédaction Aucun commentaire À la une du WeekEnd Daido Morriyama, Eikoh Hosoe, Japon, Speakeasy, Takeji Iwamiya, Tokyo 2383 vues
La galerie Polka présente la nouvelle exposition de Daido Moriyama. Huit ans après son cycle d’expositions consacré à l’artiste japonais, Polka propose « Speakeasy », un étrange lieu de culte où cohabitent des hommes, beaucoup de femmes, des êtres inanimés, des objets. Un trombinoscope en couleur et en noir et blanc dans Moriyamapolis.
« Speakeasy » de Daido Moriyama est ainsi un accrochage qui revisite une œuvre radicale, subtile et plus diverse qu’il n’y paraît. Un voyage dans les rues et les arrière boutiques, de jour et beaucoup de nuit, à Tokyo ou ailleurs. La ville selon Daido n’a pas de frontières.
C’est pourquoi, prison ou paradis, il est impossible de la quitter. Tout lui appartient. Tous les chemins mènent à elle, autoroutes ou tentaculaires voies de traverse.
« Moriyama dit ne s’être rendu compte que récemment qu’il avait photographié des villes toute sa vie. Construisant du même coup […] une cité unique géante inconsciemment sortie de son imagination », confie le critique d’art Simon Baker, qui est à l’origine de l’exposition « Moriyama – Tomatsu : Tokyo » à la Maison européenne de la photographie (jusqu’au 24 octobre prochain).
En noir et blanc et en couleur, « Speakeasy » reprend, à travers les années, les coulisses de cette Moriyamapolis infinie, en permanence recomposée
et augmentée par l’accumulation d’information. Une ville qui n’appartiendrait qu’à l’artiste japonais.
On retrouve dans les jeux d’image de l’exposition des échos des expérimentations de Buñuel, mais aussi des compositions viscérales d’Eli Lotar aux abattoirs de la Villette qui ont obsédé Georges Bataille.
Les carreaux des salles de bains finissent par ressembler à la résille d’un collant féminin. Les bouches pulpeuses flottent et se superposent au paysage. La nuit teintée de lumière noire, fil directeur de l’expérience urbaine, n’est qu’une pièce du puzzle, le versant éclairé d’un casse-tête lunaire.
« Je ressens juste le besoin de transmettre ce qui capte mon attention. J’ignore la raison de cette envie qui relève de mon fétichisme personnel. »
précise Daido Moriyama
Daido Morriyama, un personnage illuminé
Né à Osaka (Ikeda) au Japon en 1938, il vit et travaille essentiellement à Tokyo.
Après avoir étudié le graphisme, Daido Moriyama apprend la photographie avec son premier maître Takeji Iwamiya, avant de s’installer à Tokyo en 1961 pour y assister le grand photographe Eikoh Hosoe sur sa fameuse série Ordeal by Roses avec l’écrivain Yukio Mishima. Il entame son œuvre de photographe indépendant en 1964.
Sa première monographie Japan a Photo Theater (1968) lui vaut une notoriété immédiate. Suivent des livres fondamentaux dans l’histoire de la photographie : Farewell Photography (1972), Hunter (1972), Mayfly (1972), Another Country in New York (1974), Light and Shadow (1982), A Journey to Nakaji (1987) ou encore Lettre à St. Loup (1990).
Daido Moriyama a publié à ce jour environ 180 livres.
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