Après quasiment 300 jours derrière les barreaux, Mushtaq Ahmed a été déclaré mort à l’issue de son transfert de sa prison vers l’hôpital. Face aux circonstances extrêmement floues de son décès, Reporters sans frontières (RSF) demande l’établissement d’une enquête indépendante pour faire la lumière sur ce drame, et demande la libération des autres acteurs des médias emprisonnés dans des conditions similaires.
Cela faisait 296 jours qu’il croupissait dans une cellule de la prison ultra-sécurisée de Kashimpur, à Dacca. Le blogueur et écrivain Mushtaq Ahmed a été déclaré mort, le jeudi 25 février dernier, au centre hospitalo-universitaire Shaheed Tajuddin de Gazipur, à 50 km au nord du pays.
Selon les autorités pénitentiaires, Mushtaq Ahmed, 53 ans, se serait soudainement évanoui vers 19 heures 30, après quoi il a été transféré au centre de santé de la prison, puis à l’hôpital, où il serait décédé vers 21 heures 30. Contactée par RSF, la direction de l’hôpital avance pour sa part qu’il est « arrivé mort« .
Son avocat, Me Jyotirmoy Barua, qui a vu son client deux jours plus tôt, a assuré à RSF qu’il semblait « en bonne santé« . Il ne souffrait d’aucune maladie chronique, et les circonstances de sa mort restent extrêmement floues.
L’inquiétude est aussi de mise pour la situation de Ahmed Kabir Kishore, caricaturiste, arrêté au même moment que Mushtaq Ahmed, pour des faits reprochés similaires. Les deux détenus avaient dénoncé des actes de tortures, infligés dans l’enceinte de la prison, par les forces de sécurité, et l’état de santé de Kishore reste préoccupant.