Coutellia est le festival mondial de la coutellerie, du couteau d’art et de tradition qui aura lieu à Thiers, les 20 et 21 mai 2017. Il attire chaque année près de 6 000 visiteurs. Thiers et la fabrication coutelière, c’est 8 siècles d’histoire. Une porte ouverte sur les hommes et sur l’avenir. C’est ainsi que la cité auvergnate est devenue la capitale mondiale dans son domaine d’activité. Plus grande aire économique dédiée à ce secteur en France, Thiers accueille Coutellia depuis 27 ans.
Un économie qui tranche
La ville de Thiers et de son bassin qui comptabilisent 78 fabricants de couteaux pour un emploi total de 852 personnes et 34 artisans couteliers. Un véritable secteur économique en Auvergne et à l’international.
[1]Située dans le Massif Central, au cœur d’un réseau de villes importantes telles Lyon, Saint Etienne ou Clermont- Ferrand, Thiers concentre des petites structures composées en moyenne de 12 salariés chacune.
C’est ainsi que 80 % des couteaux fabriqués en France sont issus du bassin thiernois en 20 000 modèles : couteaux professionnels, gadgets de cuisine, outils coupants, couteaux et couverts de table, platerie, couteaux de poche et de loisirs, articles de cave. Au total, 300 000 produits sont fabriqués chaque jour.
[2]Thiers pour ne pas y couper
Campée sur un éperon rocheux, face à la chaîne des Puys, la ville de Thiers surprend le visiteur par son architecture médiévale. Au détour d’une ruelle, les maisons à colombages, à encorbellements ou bien encore à tourelles se dévoilent… tout comme ses airs de Toscane au soleil couchant.
Edifiée sur les flancs escarpés de la vallée de la Durolle, entre montagne forézienne et plaine de la Limagne, elle est la figure de proue d’un pays fédérant quelques 130 hameaux qui tout comme elle, ont très longtemps vécu de la polyculture, de terrains viticoles, et vergers, mais aussi de clos et jardins…
[3]Vers le milieu du XIXe siècle, la majorité des couteaux de paysans de France provient des ateliers de Thiers. La cité coutelière est à cette époque en pleine phase d’industrialisation. En effet, l’augmentation de la demande des couteaux fermants par les classes populaires génère de fortes commandes que les petits fabricants locaux ne peuvent satisfaire. Ces derniers se tournent alors vers les fabriques thiernoises qui réalisent près de 50 modèles différents de couteaux régionaux.
Le couteau de région porte alors généralement le nom d’un territoire (le Corse, le Montpellier, le Rouennais, le Laguiole…), ou celui de leur inventeur comme le « Pradel ».
Aujourd’hui, le bassin thiernois vit donc toujours de la coutellerie. Sur ce terreau de savoir-faire (travail du métal et de la corne) est cependant née au XXe une diversification industrielle et artisanale, principalement dans les domaines de la forge (pièces automobiles, prothèses chirurgicales, traitement de surface…) et de la plasturgie.