A l’occasion de la Journée internationale de la diversité biologique, le Secrétaire général de l’ ONU a exhorté tous les acteurs – gouvernements, entreprises et société civile – à agir pour la planète et prendre de toute urgence toutes les mesures de protection et de gestion durables pour préserver la vie dans toute sa richesse et sa fragilité.
« Qu’il s’agisse des espèces ou des écosystèmes, la diversité biologique est indispensable à la santé et au bien-être de l’espèce humaine », a ainsi déclaré le Secrétaire général dans un message.
L’édition 2019 de la Journée internationale de la diversité biologique, placée sous le thème « Notre nourriture, notre santé, et notre biodiversité », cherche a souligné les liens étroits entre la santé la nourriture et les milieux naturels.
« Pour assurer la qualité de l’eau que nous buvons, de la nourriture que nous mangeons et de l’air que nous respirons, nous devons maintenir la nature en bonne santé », a précisé António Guterres.
Des écosystèmes plus menacés que jamais
Pourtant la nature décline à un rythme sans précédent dans toute l’histoire de l’humanité, selon la dernière étude de la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques. Les écosystèmes de la planète font face à des menaces sans précédent.
Depuis 1990, la déforestation a entraîné la perte de plus de 290 millions d’hectares de forêts qui contribuaient à absorber les émissions nocives de dioxyde de carbone dans l’atmosphère.
Un million d’espèces végétales et animales sont menacées d’extinction et plus de 90% des stocks de poissons marins sont en baisse ou sont surexploités.
Selon l’ ONU, les conséquences pour les populations du monde entier seront graves et pourraient compromettre la réalisation de 80% des cibles des objectifs de développement durable.
Un système alimentaire détraqué
Malgré son importance cruciale pour la santé et le bien-être humains, notre système d’alimentation mondiale est aujourd’hui de plus en plus défectueux et contribue à une véritable crise de santé publique, a souligné la Secrétaire exécutive de la Convention sur la biodiversité, Cristiana Pasca Palmer.
Aujourd’hui, la moitié de la population mondiale souffre de malnutrition et 2 milliards de personnes – dont plus de 160 millions d’enfants – souffrent de sous-nutrition, tandis qu’un même nombre de personnes sont en surpoids ou obèses.
Dans le même temps, environ un tiers de toute la nourriture produite est perdue ou gaspillée.
« Il est bien démontré aujourd’hui que la façon dont nous cultivons, transformons, transportons, consommons et gaspillons la nourriture est une cause principale de la dégradation des terres, laquelle constitue l’une des principales menaces pour la biodiversité dont nous avons besoin et que nous chérissons », a martelé la Secrétaire de la Convention.
A l’heure actuelle 75 % de l’apport énergétique mondiale est fourni par seulement 12 espèces végétales et 5 espèces animales.
Mme Pasca Palmer signale également que les écosystèmes agricoles et les systèmes de connaissances qui sous-tendent les aliments traditionnels déclinent de même que la biodiversité. « Ces aliments ont bien souvent une valeur nutritive largement supérieure aux produits alimentaires riches en énergie mais pauvres en substances nutritives qui sont devenus des aliments de base dans des régimes alimentaires appauvris », prévient-elle.
António Guterres signale aussi que le système alimentaire « détraqué » est la cause principale de la perte de la diversité biologique et contribue aux changements climatiques.
Des solutions existent
L’ ONU souligne toutefois que même si le défi à relever est considérable des solutions existent pour inverser ces tendances et promouvoir des changements en profondeur.
« En mettant fin aux pratiques néfastes pour l’environnement, en diversifiant nos systèmes alimentaires et en promouvant des modes de production et de consommation plus durables, nous pouvons améliorer la santé mondiale, accroître la sécurité alimentaire et mieux résister aux changements climatiques », a signalé António Guterres.
La Secrétaire exécutive à la Convention sur la biodiversité (photo ci-contre) appelle à mener une action intersectorielle.
« Ceci inclut de protéger les terres et les ressources en eau utilisées pour la production alimentaire ; de réduire la contamination de l’eau potable ; de sauvegarder et restaurer nos paysages agricoles et nos paysages marins ; d’appliquer des mesures qui favorisent la production et la consommation d’aliments sains, riches en vitamines et en minéraux ; et aussi, de manière cruciale, de soutenir les cultures et les connaissances traditionnelles en matière d’alimentation », a-t-elle précisé.