C’est au cours d’une simple opération de voirie que quatre spéléologues mettent à jour un réseau de cavités datant de l’âge du Bronze. Récit d’une découverte archéologique exceptionnelle : la grotte de la Licorne.
« Tu vois ce que je vois ? » Lorsque Michaël Courtois et Danielle Doucet, deux des quatre spéléologues de l’association de recherches spéléologiques de La Rochefoucauld-en-Angoumois, une petite commune de Charente (Nouvelle-Aquitaine), racontent leur découverte – une grotte datant de l’âge du Bronze – on partage leur émotion. Une émotion comparable, toute proportion gardée, à celle des inventeurs d’une cavité mythique inscrite dans la mémoire collective : la grotte de Lascaux.
Une banale opération de voirie
Tout commence par une banale opération de voirie dans la commune de La Rochefoucauld, zone connue pour ses phénomènes karstiques (affaissements, voire effondrements, provoqués par l’érosion de parois friables).
« Un soir, je suis passé après le travail, se souvient Michaël Courtois, président de l’association, un courant d’air sortait d’une fissure dans la roche, ce qui est un signe annonciateur d’un tel phénomène. Le lendemain, la mairie nous a autorisés à faire des recherches. Nous avons commencé par désobstruer la cavité. On était loin d’imaginer ce qui nous attendait au bout… »
Préserver le site
Aujourd’hui, la nécessité de préserver le site marque – temporairement, bien sûr – le coup d’arrêt de son exploration.
Les deux spéléologues, bien qu’un peu « frustrés », le comprennent parfaitement. L’essentiel est ailleurs. « Nous sommes heureux d’avoir participé à une découverte de cette ampleur, dit Michaël Courtois, ce que nous souhaitons à présent, c’est continuer à être mis dans la boucle des informations, à être impliqués dans le processus ».
Un réseau de grottes occupé à l’âge du Bronze
La découverte d’un réseau impressionnant de cavités dans la commune de La Rochefoucauld-en-Angoumois, en Charente, a révélé l’existence d’une des plus vastes grottes sépulcrales connues à ce jour en France : le réseau de la Licorne.
Cumulant plus d’un kilomètre linéaire de galeries sous presque vingt mètres de profondeur, cette découverte revêt un caractère exceptionnel. La priorité pour le ministère de la Culture est de préserver ce site d’une très grande fragilité. Cela suppose de comprendre les conditions environnementales qui ont permis la conservation de ce site vieux de 3 à 4 millénaires, afin d’être capables de les maintenir.