Toujours en mode slow tourisme dans l’incroyable réseau ferré Suisse et l’impression de parcourir des paysages dessinés pour des contes.
On parcourt ce pays en train, exactement comme on ferait des changements de métro ou des correspondances en bus. On peut même peaufiner le confort les jours où on passe plusieurs fois d’un train à l’autre. Il existe des sociétés qui prennent en charge les bagages depuis le premier hôtel jusqu’à l’hôtel d’arrivée.
Dans ce cas il suffit de prendre le juste nécessaire pour la journée et de récupérer le bagage dans sa nouvelle chambre à l’arrivée.
En partant d’Interlaken vers Lucerne, en cours de chemin, on ne se demande même pas quelle est l’heure d’arrivée . On est tout simplement ébloui par une nature qui de l’Oberland bernois à la Suisse centrale semble encore croître en beauté de part et d’autre de la voie ferrée.
Pas un seul obstacle sur toute la ligne ne vient enlaidir l’esthétique presque irréelle des paysages de montagne. C’est un dégradé de toutes les nuances de vert qui viennent border une succession de miroirs d’un bleu vert intense des lacs. Des couleurs ponctuées du brun foncé des chalets en bois ancien. Le tout se détachant sur un ciel résolument bleu cet été.
Il est difficile, à certains moments, de se souvenir qu’on est dans un train parce que ces voies ferrées de montagne circulent aussi bien au milieu des forêts et des campagnes que des villages eux-mêmes. On croise des cyclistes à peine séparés par de toutes petites barrières de la voie ferrée.
En s’arrêtant aux petites gares, on voit vivre les villages depuis les fenêtres. Sur les lacs en contrebas , ça et là de petites taches blanches indiquent la présence, au milieu de l’eau, de voiliers . Aucun bâtiment en béton à l’horizon, aucun champ d’éoliennes ne vient perturber le regard.
Si bien qu’on est presque déçu lorsque la destination finale de ce jour, Lucerne, est annoncée. Une déception vite oubliée. Lucerne, ses ponts médiévaux aux charpentes de bois ou, plus récents en fer forgé ouvragé, qui traversent la rivière Reuss où se déverse le Lac des Quatre Cantons, vous charme au premier coup d’œil.
C’est une ville hautement culturelle, avec notamment le Centre de la culture et des congrès tout proche de la gare, architecture due à Jean Nouvel, ou l’église des Jésuites, première grande église baroque de Suisse datant du XVIIe siècle.
La vieille ville médiévale est un pur bijou parsemé de placettes, de façades peintes ornées souvent d’enseignes forgées et dorées à l’ancienne. En ces jours de chaleur estivale, le grand nombre de fontaines d’eau potable parcourant cette ville très animée est une bénédiction.
C’est aussi le paradis des musées, du shopping si toutefois votre porte-monnaie est suffisamment garni, et les restaurants avec quelques très bonnes tables.
Bien entendu, la montagne, omniprésente alentours, permet des découvertes et des randonnées remarquables et rien ne vous interdit de plonger dans ces lacs aux eaux pures mais un peu fraîches, même l’été.
Prochaine étape, après la partie francophone et la partie germanophone : la partie italophone avec Lugano.
Evelyne Dreyfus
Photos Eric Beracassat