Des maisons de passe rénovées en hôtels, pour une nouvelle virginité
26 mai 2017 Rédaction Aucun commentaire À la une du WeekEnd Aux Belles Poules, Karim Massoud, Katia la Rouquine, Le 10bis, le Grand Amour Hôtel, Maison Souquet, maisons closes, Paris 9905 vues
Même si depuis plus de 70 ans les maisons closes ont fermé leurs portes, leurs mystères continuent de fasciner les visiteurs. Aujourd »hui ce sont les touristes qui ont remplacé les bourgeois et les libertins d’antan. Il existe même à Paris un circuit touristique des anciens établissements de plaisirs et bon nombre d’entre eux sont désormais réhabilités et transformés en hôtels de charme.
C’est le 13 avril 1946 que la loi Marthe Richard mettait un point final à l’exploitation de lieux qualifiés tantôt de lupanar, de bordel, clandé, claque ou autre boxon !
L’âge d’or des maisons closes en France, sous la IIIe République, venait de s’achever avec la fermeture de maisons célèbres, comme Le Chabanais ou Le Sphinx, dont la réputation traverse les frontières, et où des vedettes se font voir.
Des réhabilitation toutes réussies
« Aux Belles Poules » dans le 2ème arrondissement de Paris a ainsi récemment réouvert – après quelques travaux mais en gardant l’espace dans son jus – pour des visites touristiques sur le thème de la prostitution parisienne et des réceptions.
Il mérite plus qu’un coup d’œil : Son vestibule, son escalier et son décor intérieur sont inscrits au titre des monuments historiques depuis le 26 mars 1997.
Sur le boulevard de Clichy, la Maison Souquet est un ancien lupanar rénové il y a un an. Un hôtel 5 étoiles installé en lieu et place d’une maison close et qui en conserve l’atmosphère subversive et feutrée grâce au travail du décorateur Jacques Garcia.
C’est bien simple, on s’y sent comme immergé au XVIIIème siècle, dans le décor grandeur nature de films tels que l’Apollonide de Bertrand Bonello.
Des teintes sombres, de grands rideaux de velours, de longs sofas capitonnés, des portes dérobées, on y imagine aisément des femmes susurrer des secrets à l’oreille d’un amant, la bouche dissimulée derrière un éventail. Tout y est propice à l’intimité. Celle dont ont besoin les écrivains pour exercer leur art, les couples illégitimes ou non pour se retrouver, les âmes rêveuses et solitaires pour se préserver.
Tout près de la gare de l’Est, le Grand Amour Hôtel, désormais réhabilité, joue lui aussi la carte de l’érotisme avec ses couloirs aux motifs phalliques dessinés par le graffeur André sur 5 étages où se répartissent 42 chambres et un appartement façon atelier d’artistes. Accessibles via un ascenseur en miroir, ces « rooms » à literie 5 étoiles et sans télé (le comble du chic ?) sont décorées avec goût de meubles et objets chinés chez des antiquaires du monde entier
« Le 10bis » tenue à l’époque, durant cinquante ans, par Katia la Rouquine (alias Lucienne Goldfarb, alias Lucienne Tell) la plus célèbre des tenancières de bordel du tout Paris, vient d’être transformé par Karim Massoud en hôtel pour une clientèle d’affaire.
Ancienne « maison de galanterie » devenu par la suite un club échangiste, il fût inauguré en juillet 2016 à 100 mètres du Palais des Congrès de Paris-Porte Maillot idéalement placé dans un des quartiers de la Capitale : le quartier Saint-Ferdinand et Ternes, pour recevoir et satisfaire aussi bien une clientèle d’affaires que touristique.
« Face à la standardisation des hôtels, les consommateurs préfèrent désormais des établissements chargés d’histoire et d’un supplément d’âme », explique Maria Gravari-Barbas, directrice de l’Institut de recherche et d’études supérieures du tourisme (Irest).
Si les temps ont changé, le licencieux, lui, fait toujours recette.
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