De septembre 2017 à mai 2018, trois expositions et une dizaine de rencontres, concerts et spectacles, posent un nouveau regard sur le Japon, de l’histoire moderne de son architecture à ses expressions artistiques les plus contemporaines.
Tandis que la mondialisation de la création et des idées lisse les frontières géographiques et culturelles, l’archipel nippon a conservé une écriture très singulière, une identité artistique dont certains pans sont mal connus.
[1]À travers le concept de Japan-ness (ou japonité) l’architecte Arata Isozaki a tenté de saisir les caractères proprement japonais qui relient les créations des architectes et artistes de ce pays.
C’est cette singularité mobile, tantôt ouverte et poreuse aux influences extérieures, tantôt recluse en ellemême,
souvent frappée par l’Histoire et par la Nature (conflits, crises, séismes, catastrophe nucléaire…) et ainsi toujours contrainte de se redéfinir, que le Centre Pompidou-Metz met en lumière à travers une saison japonaise.
Une première manifestation explore sept décennies de culture architecturale nippone, de 1945 à nos jours, avec une mise en espace de Sou Fujimoto au coeur du bâtiment de Shigeru Ban. Elle interroge : comment la ville japonaise, et son urbanisme tentaculaire depuis la reconstruction de l’Après-guerre, a défini de nouveaux modes d’habiter ? Avec quels modèles et dans quel contexte social, politique, culturel, émergent ses plus importants architectes – Kenzo Tange, Tadao Ando, Toyo Ito, Kengo Kuma ?
[2]Consacrée aux arts visuels japonais depuis l’Exposition Universelle d’Osaka en 1970 intitulée Expo ’70, cette seconde exposition, mise en espace par l’agence SANAA, prend la relève de la dernière manifestation transversale consacrée au Japon par le Centre Pompidou en 1986 : Le Japon des avant-gardes, 1910-1970.
[3]Japanorama porte un regard intérieur sur quatre décennies de création contemporaine et d’affirmation d’une culture visuelle.
Dessinée comme un archipel, cette exploration révèle un Japon multiple, qui ne se limite pas au cliché de l’opposition binaire entre minimalisme zen (Mono-Ha) et déferlante Kawaï-Pop.
L’art contemporain au Japon, c’est aussi une poétique de la résistance, un engagement militant, une réflexion commune avec la mode sur le rapport au corps et le post-humanisme, ou bien sur la place de l’individu dans la société, la notion de communauté, la relation à une tradition insulaire et le dialogue avec des sous-cultures.
Aux côtés des grandes figures telles Nobuyoshi Araki, Rei Kawakubo, Tetsumi Kudo, Yayoi Kusama, Issey Miyake, Daido Moriyama, Takashi Murakami, Lee Ufan, Tadanori Yokoo…, l’exposition invite le public à découvrir des artistes rarement montrés hors du Japon.