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Un train-train Suisse qui a du bon

Le train, en Suisse, c’est l’assurance de vacances au sommet. On a beau prendre six correspondances dans la même journée pour traverser une partie de la Suisse entre Lausanne et Interlaken, on a l’impression d’avoir fait un trajet direct. Tout s’enchaîne sans la moindre poussière dans les rouages. On sait toujours précisément de quel quai on part, on sait toujours d’avance sur quel quai on arrive de petite gare en petite gare, sans attentes inutiles et à l’horaire précis indiqué.

Les contrôleurs…contrôlent mais n’hésitent pas non plus à vous demander si vous visitez la région pour la première fois et à vous expliquer les spécificités d’un village qu’on traverse où les limites d’un parc national visible à travers les vitres.

Et la diversité est grande. Vous pouvez craquer pour la belle ville de Lausanne avec ses rues pentues, visiter son tout nouveau quartier des Musées Plateforme 10 puis passer en un rien de temps dans des villages aux vieux chalets de bois et respirer à pleins poumons l’air des alpages charge d’une odeur de foins.

Si vous décidez de faire du slow tourisme uniquement en train, la Suisse est certainement la zone en Europe qui autorise les plus beaux rêves.

Ces trains ont souvent de très grandes baies vitrées permettant de voir le panorama presque idéalisé de paysages, de forêts, de lacs et de villages aux chalets de bois pluri séculaires croulant sous les fleurs.

Rien de plus facile que de s’arrêter à la demande aux gares sur le trajet et de reprendre le train suivant grâce a un passe permettant l’accès à tous les trains, y compris panoramiques ou Belle Époque.

Je me suis arrêtée à Montreux qu’on ne présente plus puis à Château d’Oex, charmante petite capitale de la montgolfière, pour arriver en milieu d’après-midi à Interlaken, dans la partie de la Suisse alémanique.

Une ville qui s’étire tout en longueur et où tout de suite on se prend à chercher fébrilement des yeux le somptueux massif de la Jungfrau, l’un des sommets de la Suisse culminant à 4158 m.

On accède par un funiculaire sur les hauteurs où ce panorama donnant sur les lacs de Brienz et de Thoune avec la Jungfrau en fond impose tout simplement le silence de la méditation. Sauf qu’en ce mois de juillet le trop-plein touristique est manifeste Dans les rues d’Interlaken, se croisent de nombreuses femmes voilées venant des pays d’Orient, quelques teen agers en mini short et débardeur et d’élégantes japonaises.

Chaque année de très nombreuses familles orientales viennent ici chercher la fraîcheur inexistante dans leur pays respectifs. La deuxième population extrêmement présente de touristes sont les touristes japonais pour qui la Jungfrau est également un Graal qui se mérite et qui va se chercher loin. De sorte que la ville qui comporte de magnifiques bâtisses hôtelières qui parlent d’un luxe d’antan, passe presque inaperçue, au milieu du nombre étonnant de boutiques de souvenirs ou de location diverses aux enseignes écrites parfois en langue arabe ou asiatique.

Une clientèle que la région est allée chercher pendant des années et qui revient fidèlement pendant quatre semaines tous les étés. Finalement la ville en bas n’est qu’une succession d’hôtels, de restaurants et de boutiques de montres de luxe saupoudrées de quelques magasins de souvenirs en tout genre.

C’est assurément dans les hauteurs des montagnes qui entourent Interlaken que va se nicher la beauté pure et la majesté des massifs montagneux qui prennent , le soir venu, de somptueuses couleurs à quelque chose d’hypnotique.

Prochaine étape toujours en Suisse alémanique Lucerne et sa région. Et toujours dans le confort des trains.

Evelyne Dreyfus
Photos Eric Beracassat